L'imprimerie de Christophe

 

Que cultivez-vous ? 
Chez Grafik Plus, on cultive la transmission du savoir par le biais du papier depuis 1908.

Vous imprimez le journal PAïSAN sur quel papier ?
On l’imprime sur du papier PEFC (Programme de reconnaissances des certifications forestières) issu des forêts européennes gérées durablement, celui-ci est produit en Espagne et a une traçabilité de l’arbre jusqu’à la livraison finale.

Pourquoi du papier PEFC plutôt que du papier recyclé ?
Le souci du papier recyclé, c’est qu’il n’y avait plus du tout de production en France. On était obligés de l’acheter en Autriche, en Afrique du Sud ou en Australie. Seulement deux producteurs de papier se remettent à produire du papier recyclé 100% français. 

Et on ne produit plus de papier en France ? 
Beaucoup d’usines de papier ont été arrêtées en France. C’est difficile de trouver un bon fournisseur mais ça commence à repartir doucement avec des usines dans un circuit un peu plus vertueux aussi. 

PAïSAN rencontre Christophe Collin - Imprimerie Grafik Plus
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On a pourtant une filière bois importante en France ? 
On ne coupe pas directement des arbres pour faire du papier, on utilise des résidus de bois pour faire de la pâte à papier. 

Et pour les encres ? Quelles sont les améliorations ? 
Nous utilisons des encres végétales fabriquées en Allemagne. Nous achetons un gros conteneur de 300 kilos pour éviter d’avoir des déperditions. Historiquement, on travaillait avec des petits pots de 2 kilos qu’il fallait mettre dans la machine. À chaque fois, il y avait un reliquat d’encre et le petit pot était en métal donc beaucoup de choses à recycler.

Pourquoi imprimer aujourd’hui chez un imprimeur plutôt qu’un service digital ? 
Pour avoir une constance dans la production et de la qualité ! On s’est imposé différentes normes et labels, comme pour la gestion de la chromie sur toute la chaîne graphique en interne par exemple. Ce qu’on visualise sur un écran calibré, on doit être à même de le restituer sur nos presses offset. C’est une exigence qui date depuis pas mal d’années et avec différents labels, comme Imprim’Luxe ou Print Edit.

PAïSAN rencontre Christophe Collin - Imprimerie Grafik Plus
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Votre regard sur le projet PAïSAN ? 
C’est un projet cohérent que de faire des circuits courts. Même nous, industriels, nous arrêtons d’acheter des produits pas chers dont on ne connaît pas la provenance au profit d’une éthique plus responsable. On a eu une étape historique importante il y a quelques années avec les encres qui étaient produites n’importe comment. 

Cette prise de conscience avait commencé par le papier ? 
Oui, et du coup on a réduit tous nos déchets en prenant conscience de cela il y a 20 ans. On est Imprim’vert depuis 2001. Pour le recyclage du papier, on a donc des filières qui sont viables. Pour tout ce qui est produits chimiques, on en a de moins en moins et on n’utilise plus du tout d’essences type trichloréthylène qui étaient largement utilisées avant . On a de moins en moins d’empreinte négative. Le papier se recycle quasiment indéfiniment.

Apparemment il vaut mieux envoyer un courrier papier qu’un email ? 
Oui, les fermes numériques consomment énormément d’énergie. Pour la production du papier aussi, mais c’est auto-alimenté par les résidus qui brûlent donc il n’y a pas besoin d’énergie extérieure en étant autosuffisant. C’est à peu près équivalent selon les ratios : parfois en défaveur du papier, d’autres fois en défaveur du numérique.

C’est quoi l’objet du quotidien d’un imprimeur ? 
C’est le densitomètre qui permet de lire la couleur et le compte-fil (une petite loupe) qui permet de vérifier le repérage. 

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