Le Onzième Lieu

 

Comment est né le projet Onzième lieu ?
On a ouvert en septembre 2017 et le projet est né de la volonté de créer un lieu qui réponde de manière très flexible aux besoins des indépendants, des travailleurs nomades, des entrepreneurs et des artistes plasticiens. Un lieu où on ne s’engage pas mais où l’on a envie de rester, où l’on rencontre des personnes différentes de soi pour créer une communauté, et avoir des synergies aussi bien personnelles que professionnelles.

C'était quoi avant ici ?
Le bâtiment date de 1908 et il a une sacrée allure. Au début, c'était une industrie qui produisait des engrenages et de la mécanique de précision, pour le Ministère de la Guerre, ça s’appelait comme ça à l'époque. Ensuite, dans la même veine que nos voisins la Maison des Métallos, dans ce quartier très marqué par l'artisanat, c'était une entreprise qui faisait de la corde et du fil à tisser, et plus tard de la maroquinerie. Et avant nous, c'était un entrepôt pour l’import-export de maroquinerie avec des produits qui venaient de très, très loin d’ici. On a récupéré ça pour en faire un lieu dont on a envie qu’il soit ancré dans le quartier.

Un état des lieux du Lieu ?
Il y a plusieurs activités dans ce lieu. Celui qui est ouvert au grand public, on l’appelle le Café Studieux, c'est un café où l’on vient travailler à l'heure ou à la journée, qui a pignon sur rue et tout le monde y est bienvenu. La journée, on travaille, le soir on peut venir pour se détendre et faire d'autres choses. Ensuite, il y a les résidents qui travaillent soit dans un open space, l'espace coworking, soit dans les ateliers d'artistes partagés ou individuels. On a aussi des espaces de réunion et un studio photo. Tout cela dans une volonté de créer une communauté la plus large possible.

C'est un espace de travail autant pour les artistes que pour les entrepreneurs.
Oui et c'est hyper important pour nous. Avant on travaillait dans le monde de l'art contemporain donc on avait envie de travailler avec les artistes plasticiens ici. On avait aussi envie de mélanger plusieurs types de métiers. Il y a des entrepreneurs et des artistes, et dans les entrepreneurs beaucoup sont dans les métiers de l'image ou du contenu. Il y a des porosités et des dialogues qui se créent avec parfois des collaborations professionnelles.

PAïSAN rencontre Nathalie Riché du Onzième Lieu
PAïSAN rencontre Nathalie Riché du Onzième Lieu
PAïSAN rencontre Nathalie Riché du Onzième Lieu

Le lieu ressemble à son quartier ?
Je trouve que le lieu ressemble de plus en plus à son quartier, mais ça demande du temps car c’est un quartier avec plein de publics différents et c’est ce qui est intéressant. Il faut que ce soit un lieu où un maximum de personnes puisse y trouver quelque chose.

Le Café porte bien son nom. C'est très calme malgré le monde et on sent une énergie de travail très positive.
On l’a appelé Café Studieux, on aimait bien ce terme pour dire que c'est à la fois un café avec tout l'imaginaire qu’on se fait du café, on se connaît, on vient, on connaît la personne qui le tient mais on y vient pour travailler. Donc il y a ce doux équilibre entre les deux.

On y boit quel café d'ailleurs ?
Dans ce café on paie au temps passé et on consomme gratuitement. Donc le café qui est inclus est un café standard et il y a aussi les expressos avec un café torréfié dans une boutique à côté. Et tout ce que Stéphane prépare pour les déjeuners est fait maison, il y passe du temps avec un maximum d'amour. On essaie d'avoir un maximum de fruits, mais aussi des gâteaux qui rappellent les gâteaux industriels de notre enfance qu'on mange avec plaisir.

À La carte aujourd'hui ?
Un dahl de lentilles végé hyper bon.

PAïSAN rencontre Nathalie Riché du Onzième Lieu
PAïSAN rencontre Nathalie Riché du Onzième Lieu

Proposer un lieu durable avec un impact positif, c’est aussi un objectif ?
Oui, et depuis le début, et avec un ancrage territorial. Lorsqu'on a choisi ce lieu là, la bâtisse nous a plu mais le quartier aussi, ce coin entre Belleville, Ménilmontant et le 11ème un peu plus bas, a une âme de quartier. L’équilibre d’un lieu de quartier avec des valeurs qui perdurent dans le temps, ce sont les gens qui viennent qui le crée. La communauté finit par définir le lieu. Nous, on a lancé le mouvement.

Qui sont les habitués ?
Les habitués sont de plusieurs ordres, il y a une partie des résidents qui sont 60 et les habitués du Café Studieux qui viennent parfois tous les jours pendant six mois, parce qu'ils ont une thèse à rendre ou un gros projet. Après il y a les autres habitués, les partenaires du quartier, les associations ou entreprises qui viennent régulièrement, et toutes les relations qu’on tisse avec la Mairie, les acteurs associatifs, les équipes du développement local. Et tous ceux qui travaillent avec nous pour la programmation.

PAïSAN rencontre Nathalie Riché du Onzième Lieu

Des expos et des scènes ouvertes musicales ?
Des expos, on essaye d'en faire régulièrement. On a une association qui s'appelle Les Ateliers Parallèles qui accueille des artistes et en ce moment il y a une œuvre d’Anne-Flore Cabanis dans le café. Il y a du stand up un mercredi sur deux avec les soirées Rire et Houblon. On vient de lancer des scènes ouvertes musicales avec une seconde date prévue pour le 12 avril.

Beaucoup de rencontres ?
C’est un lieu de rencontres. Les gens se connaissent par d'autres biais, des amitiés qui se créent ici, il y a beaucoup de rigolade, mais du professionnalisme aussi !

Un douzième lieu à venir ?
On aimerait bien ouvrir un deuxième lieu à Paris, en région parisienne ou ailleurs.

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sur Instagram @onziemelieu
sur Internet onzieme-lieu.com
Crédit photo : Igor Geneste et PAïSAN