Atelier Paolo
Que cultivez-vous ?
Je suis artisan créateur et je fabrique des tapis et des tapisseries
Pourquoi le tapis ?
Au départ je suis illustrateur et le tapis est un support idéal pour mes dessins, qui me permet de m'exprimer et d'en faire bien plus qu'un simple objet de décoration.
Le tufting c'est une vraie tendance ?
C'est une vraie tendance qui a débuté au États-Unis où il y a de nombreux créateurs qui se sont mis à cette technique. Ça prend beaucoup d'ampleur en France, on était une poignée à en faire quand j'ai débuté il y a deux ans, et maintenant chaque jour je découvre des nouveaux créateurs.
La différence entre un tapis et une tapisserie ?
C'est très simple ! Au sol c'est un tapis, placé au mur c'est une tapisserie.
Combien de temps pour réaliser une œuvre ?
Ça dépend de la taille de la pièce, ça peut prendre de quelques heures à plusieurs jours. Le plus long c'est la finition, c'est vraiment un travail de fourmi, il faut remettre les fibres en place à la pince à épiler, coller l'arrière du tapis pour éviter que les fibres s'enlèvent, puis il faut brosser, tondre, et il y a toutes les finitions qu'on fait avec des petits ciseaux. C'est quand même assez long.
Est-ce que la matière première est française ?
La plupart de la matière première est française, parfois européenne. J'achète des chutes de cônes de laine à certains grossistes ou à des petites industries textiles françaises. Pour la laine que j'achète neuve, j'essaie au maximum de l'acheter en France, car c'est important de faire perdurer le peu de filatures qu'il nous reste.
Est-ce que vous savez que seulement 4% de laine française est transformée localement ?
Non je ne le savais pas et ça fait un peu froid dans le dos ! Je prépare une collaboration avec une marque qui s'appelle Laines Paysannes dans l'Ariège donc pas loin de chez moi (Toulouse), je vais faire des pièces avec leur laine pour un travail régional.
Est-ce qu'il existe des formations en France ?
Il y a en a très très peu ! C'est souvent des écoles d'art qui peuvent proposer d'apprendre à tufter mais ça reste assez succinct.
Pourquoi "Atelier Paolo" ?
Parce qu’Atelier Guillaume c'était pas très sexy. Je voulais un nom qui fasse un peu vacances et qui sente bon le soleil pour coller avec mon univers, puis j'ai des origines portugaises et c'est le prénom d'un cousin.
Ton objet du quotidien, c'est le pistolet à tufter ?
Le pistolet à tufter, c'est un objet pas très beau, qui fait beaucoup de bruit, mais c'est le prolongement de mon bras. C'est une technique qui est très avantageuse pour les personnes impatientes comme moi car c'est rapide et on peut défaire puis refaire facilement quand ça ne plait pas.
Un lieu à nous faire découvrir ?
Il y a la filature Fonty (Creuse) qui existe depuis la fin du XIXe siècle. C'est l'une des plus grosses filatures françaises qui ne fait que de la laine de région. J'achète très souvent de la laine chez eux, elle est d'une qualité exceptionnelle.
Une personne ou un collectif pour une prochaine interview ?
Ce serait intéressant de discuter avec Laines Paysannes dont je parlais, car c'est une équipe qui travaille ensemble. Ils proposent de la laine pure pour les particuliers, ils font des collaborations avec des artistes. Ils sont en Ariège donc à côté de moi. Ce serait intéressant de les faire connaître.
Une question qu'on a oublié de poser ?
Non je ne pense pas. Je peux juste rajouter que je suis en train de préparer des ateliers découverte pour ceux qui veulent découvrir la technique, et des stages pour ceux qui veulent se professionnaliser vers la fabrication de tapis/tapisserie.
Cultivez le lien en retrouvant Guillaume
sur Instagram @atelierpaolo
sur Internet atelierpaolo.com